L’amélioration des conditions de la mobilité à Kinshasa représente un immense défi pour les autorités congolaises et ses partenaires au développement. Troisième agglomération d’Afrique avec plus de 17 millions d’habitants, Kinshasa ne dispose d’aucun système moderne de transport public. La mobilité des Kinois repose pour l’essentiel sur la marche à pied (51% des déplacements), le transport collectif - majoritairement artisanal - (31%) et les modes motorisés privés (18%). On y retrouve Les problématiques habituelles de la mobilité urbaine dans les pays en développement, qui y atteignent toutes un niveau critique : efficacité économique, inclusion sociale, accidentalité, pollution de l’air…
Kinshasa est devenu une ville typique de ces métropoles « à deux vitesses » où, en l’absence d’un système de transport public digne de ce nom, la population se répartit entre une minorité ayant les moyens d’acheter un véhicule particulier et qui bénéficie de l’essentiel des investissements publics en matière de transport (voiries structurantes, voies rapides, sauts de mouton, échangeurs) et le reste de la population, qui ne peut se déplacer qu’à pied ou dans les conditions rudimentaires du transport artisanal, deux modes qui ne bénéficient que d’une faible part de la dépense publique.
Dans ce contexte, Transitec a été mobilisé, avec le soutien de l'Agence Française de Développement (AFD) pour accompagner les autorités congolaises dans la structuration institutionnelle et contractuelle d’un ambitieux projet de train urbain et identifier un programme d’investissement permettant d’améliorer rapidement les conditions de mobilité le long d’un corridor reliant la gare centrale à l’aéroport de N’djili.
Lors d’une première mission sur place, notre équipe, associée à nos partenaires CPCS Infralaw et Urban-Analyse, a établi un premier contact avec les nombreuses parties prenantes institutionnelles, au niveau national et provincial. Les premiers échanges ont permis de confirmer que, dans ce contexte de dégradation rapide des conditions de mobilité, des solutions étaient envisagées à partir des propositions du Plan Directeur des Transports de Kinshasa (PDTK) et du Schéma d’Organisation Spatiale et d’Aménagement de Kinshasa (SOSAK).
Si
l’engagement des acteurs locaux en faveur d’une mobilité plus efficace est
incontestable, la mise en oeuvre est
plus délicate. Transitec apportera aux autorités et à leurs partenaires
financiers son expérience des projets de transport public et son
expertise du transport artisanal en Afrique, un mode qui domine largement la mobilité
kinoise avec ses « Ketch » (taxis collectifs), « Ngombol »
(fourgons aménagés) et autres « Wewa » (motos taxi).