Supprimer les feux tricolores dans les villes françaises, attention à la généralisation !

En France, sur la base de retours d'expérience sur Abbeville, Bordeaux, Paris, Philadelphie,…de plus en plus de villes et d'agglomérations sont tentées par la suppression des feux tricolores, outils jugés objectivement (ou subjectivement) :

  • contraignants et, parfois, "non responsabilisants" pour les usagers,
  • coûteux pour les exploitants.

Sans évidemment vouloir remettre en cause ce qui a été réalisé, Transitec tient, par la présente tribune, à rappeler les forces… mais aussi les faiblesses d'un tel outil dans le cadre d'une politique de mobilité urbaine.

OUI, les feux peuvent être vécus comme une contrainte par les collectivités locales et les usagers

Pour une collectivité, investir dans la création et la réhabilitation d'une installation de régulation lumineuse, c'est généralement :

  • des budgets d'équipement par carrefour jugés importants (signalisation, détection, exploitation,…). Il convient d'y ajouter du suivi, de la maintenance et éventuellement un système de gestion centralisé (qui offre d'autres fonctionnalités que la seule maintenance),
  • des émergences encombrant l'environnement urbain,
  • des remarques des administré(e)s,

Pour l'usager, ce sont :

  • des temps d'attente inutiles aux heures creuses si les installations de détection sont limitées ou défectueuses (pas de gestion en temps réel de la demande de mobilité),
  • un sentiment de frustration voire d'énervement quand on pratique un système de régulation, car chacun pense qu'il est mal réglé,
  • une potentielle perte de vigilance (source d'accidents) par la confiance accordée à un feu vert,
  • l'exposition à certains polluants, au bruit,

MAIS les feux restent un outil essentiel pour concrétiser une politique de mobilité multimodale

Les feux sont tout d'abord et par essence l'un des moyens de sécuriser certaines intersections trop accidentogènes du fait de l'environnement dans lequel elles se situent (visibilité, présence d'un important trafic routier,…), en priorité pour les modes les plus vulnérables (piétons et vélos). Les feux ne sont pas forcément la cause unique des accidents comme certains propos trop généralistes le laisseraient penser.

Depuis plus de 30 ans, la régulation tricolore permet de favoriser les transports en commun au droit des carrefours et de fait d'en améliorer et de fiabiliser les performances. Ce mode se trouve ainsi "crédibilisé" et devient concurrentiel à l'usage de l'automobile pour toute personne qui recherche un temps de parcours attractif et fiable.

Enfin, c'est une opportunité de maîtriser les flux automobiles à l'échelle d'un réseau de rues et d'avenues en cohérence avec la hiérarchisation des voies recherchée (sans forcément s'appuyer sur des fonctionnements complexes pour l'exploitant et l'usager) :

  • favoriser un itinéraire via une "onde verte", un temps de passage alloué conséquent,…,
  • contrôler l'usage de certaines voies en limitant la capacité d'écoulement des flux, la vitesse,…,
  • éviter un réaménagement lourd pour limiter le trafic sur un axe,

Les évolutions en cours en matière de recueil de données et d'informations à l'usager en temps réel offrent par ailleurs de formidables perspectives pour "lever" une partie des contraintes soulevées ci-dessus (maîtrise des coûts de détection, optimisation des écoulements de flux et des temps d'attente par exemple) et s'adapter à chaque usager, quel que soit son mode. Les feux tricolores, qui deviendront plus aisément "intelligents", ont, quoi qu'il en soit, encore quelques belles années devant eux… en attendant, par exemple (rêvons un peu !) une gestion des intersections via dialogue entre des véhicules autonomes ayant entièrement pris le pas sur le parc automobile actuel !

ALORS ciblons les éventuelles suppressions de signalisation tricolore dans les années à venir !

Dans un objectif de maîtrise forte du trafic automobile et d'un contexte urbain favorable (centralités, cœurs de villes ou de quartier,…), il peut être tout à fait pertinent, pour tendre vers des zones apaisées, d'envisager la suppression des feux tricolores en accompagnant cette action d'un traitement approprié et généralement significatif des espaces publics pour faciliter les cheminements doux, assurer la visibilité de l'ensemble des modes au niveau des intersections, limiter la vitesse et le trafic routier,… Cela participe (en l'accompagnant notamment d'une forte sensibilisation) à des pratiques de mobilité  sécurisées et respectueuses des autres usagers.

En dehors de tels secteurs, notamment dans les zones à trafic significatif en milieu périurbain où les carrefours sont peu fréquents, les vitesses élevées,… la gestion par signalisation tricolore reste une solution (non exclusive !) généralement opportune et pas systématiquement moins pertinente qu'un giratoire ou une perte de priorité (stop, cédez-le-passage). Il faut cependant éviter les sécurisations à outrance, commodément concrétisées par le biais d'outils de régulation.

Et surtout, posons-nous au préalable la question des objectifs recherchés en matière de mobilité et d'espace public dans le cadre financier propre à chaque maître d'ouvrage, le tout sans idée préconçue !

Le rôle de consultants comme TRANSITEC est d'accompagner au mieux les collectivités sur ce type de problématiques comme le bureau d'étude le fait actuellement sur de multiples projets (Genève, Lausanne, Liège, Casablanca, ...) . La décision prise au final doit découler d'une logique d'optimisation de l'offre de mobilité en place, de prise en compte de l'ensemble des modes de déplacements et d'amélioration globale de la qualité de vie. Le coût des investissements ciblés qui en résulte en matière de signalisation lumineuse est alors à relativiser.

Localização:
France

Agências

Depois da sua constituição em Lausanne, na Suíça, em 1954, a TRANSITEC iniciou um processo de exportação do seu know-how, encontrando-se, agora, presente em França, Bélgica, Portugal, Marrocos e África do Sul. Procurando estar sempre mais próxima dos seus clientes e dos seus parceiros, a empresa multiplicou as agências em alguns dos seus países de implantação (Paris, Berne, Marselha, Estrasburgo e Toulouse).

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