Un constat partagé, toutes les villes font face à de multiples défis qui accroissent la pression sur le stationnement et justifient d'actualiser leurs politiques :
- elles doivent libérer de l'espace public :
- pour faire place aux modes actifs dans une période de forte croissance des flux pédestres et surtout cyclables ;
- pour revégétaliser les cœurs de ville et ainsi faire face à l'augmentation du nombre et de la durée des périodes de canicules, comme dans les "plans canopées" de Namur ou Liège ;
- pour mieux répartir l’espace entre les modes selon leur efficience et favoriser la mise en œuvre de projets ambitieux (tram et BHNS).
- tout en garantissant l’accès à des commerces et lieux de vie (places disponibles pour les habitants, clients, livreurs, qu’ils viennent en voiture ou à vélo), fragilisés par :
- la concurrence entre les commerces de périphérie, du centre-ville et de l'e-commerce, en très forte croissance ;
- les contraintes sanitaires et les perspectives économiques induites par la Covid-19 ;
- la pression croissante des navetteurs et pendulaires sur les riverains des zones périphériques aux secteurs réglementés
En réponse à ces multiples défis, la Direction de la Planification de la Mobilité du Service Public de Wallonie a confié à Transitec et à l'ICEDD l'organisation d'un webinaire de formation pour les acteurs du stationnement des huit grandes villes, ciblant les apports potentiels de la dématérialisation et de la digitalisation, tels que :
- l'arrivée des scans cars, qui permettent de répondre à des besoins de contrôles plus étendus et plus nombreux, tout en rationnalisant les ressources humaines et budgétaires ainsi réaffectables à d’autres tâches ;
- la croissance des paiements par application, qui permet de réduire le parc horodateur, devenu trop complexe et contraignant pour les usagers et trop coûteux pour les collectivités ;
- etc.
Ces sources d’économies sont utiles à plus d’un titre, car elles permettent de développer des outils complémentaires, qui font actuellement défaut :
- l’information, par la constitution d'observatoires urbains à l'attention des décideurs et (éventuellement) des usagers, complétant utilement les infos relatives à la politique de la Ville et à la mobilité ; par des données objectives en termes de stationnement, récoltées par les scans-cars et les application de paiement ;
- l’accompagnement des usagers, avec une approche plus servicielle et plus humaine, profitant des effectifs potentiellement réaffectables, pour les sensibiliser aux enjeux et les accompagner dans ces changements importants ;
- la complémentarité modale, par le déploiement de P+R à Liège, Namur ou Charleroi, qui vont accélérer la mise en œuvre des BHNS, des corridors cyclables, des plans canopées …
Deux conclusions importantes ressortent de ce webinaire :
- la Région et les Villes doivent davantage collaborer pour accélérer la mise en place de ces politiques de stationnement volontaristes, en accompagnement des projets de mobilité durable qui s'y déploient (BHNS, corridors vélos, voitures partagées, modération du trafic, maîtrise du transit, ...) ;
- dans une logique davantage préventive que répressive, les Villes doivent se saisir de ces opportunités pour faire du stationnement l'un des piliers de leur politique d'accueil des usagers en Ville, en leur facilitant la tâche et en le leur faisant savoir.