Quotidiennement, nous observons le phénomène dit d’évaporation du trafic, qui conduit à constater qu’en cas de restriction de circulation volontaire ou non, une certaine part de trafic « disparaît » spontanément, et parfois durablement. Quasiment absent de la littérature scientifique et largement méconnu, l’évaporation du trafic méritait une plus grande attention de la part des spécialistes de la mobilité. L’évaporation du trafic est parfois un sujet de fantasmes : les plus ambitieux considèrent qu’elle justifie des actions radicales, les plus réticents que c’est un concept fumeux.
Certaines collectivités pourraient être tentée d’intégrer une part d’évaporation dans chaque projet de requalification de l’espace public, ce qui permettrait de faciliter l’action publique. Mais il n’existe aucun consensus sur la valeur à lui faire prendre et les raisons de son existence. A partir d'études de cas spécifique en France et en Suisse, le travail de thèse de Pauline Hosotte comble une lacune et permet d'aborder l'impact à court et moyen terme de travaux sur la voirie et de considérer les enjeux de la disparition du trafic à plus long-terme. Sa thèse de doctorat ès sciences, intitulée "L’évaporation du trafic, opportunités et défis pour la mobilité d’aujourd’hui et demain" a été réalisée sous la direction du Prof. Vincent Kaufmann dans le cadre d'une collaboration entre Transitec et le Laboratoire de sociologie urbaine(LaSUR) de l’EPFL.